Projets éoliens à Ciney :
Plutôt anticiper et gérer que freiner des quatre pieds !
Ecolo Ciney rappelle qu’à l’heure de l’urgence climatique, produire davantage d’électricité par des sources renouvelables est la responsabilité de tous.
« Nimby », not in my backyard (pas dans mon jardin), tel est le nom du syndrome dont semble être frappé le collège cinacien face aux projets d’implantations de 22 éoliennes sur les territoires de Ciney et des communes limitrophes. En témoigne la communication orientée, à grand renfort de questions angoissantes, pour annoncer la tenue d’une réunion « d’information » où l’on apprendra que l’actuelle majorité a déjà pris sa part de l’effort collectif…
Avec de tels présupposés, s’agit-il encore d’une réunion d’information ? Ou bien le collège cherche-t-il déjà à mobiliser « contre » de futures implantations d’éoliennes ?
L’énergie éolienne constitue une source nécessaire de l’approvisionnement électrique. A l’heure de l’urgence climatique et de la nécessaire transition énergétique, le développement de cette source d’énergie propre est plus que nécessaire. Chaque kWh produit par une éolienne évite la production d’un kWh à partir d’une source d’énergie fossile et réduit ainsi les émissions de CO2 de nos centrales conventionnelles. Contrairement aux idées parfois répandues par les adversaires des énergies renouvelables, les éoliennes situées sur nos territoires contribuent réellement à réduire nos émissions de CO2.
Innover et négocier
Ciney a –t-elle déjà « fait sa part », comme semble le signifier le Collège? Cette assertion n’a pas beaucoup de sens. Le développement de l’éolien est régi par un cadre de référence qui détermine quels endroits peuvent s’avérer adéquats pour l’implantation de mâts en fonction de critères qui sont tant physiques (gisement suffisant de vent) qu’environnementaux. Ainsi les critères paysagers sont pris en considération comme la proximité des grands axes routiers ou des lignes de chemin de fer.
« Dans tous les cas, explique François Bouchat, conseiller communal, les communes concernées ont tout intérêt à faire valoir leurs avantages et à négocier les termes d’un projet éolien, afin non seulement de réduire les éventuels impacts de celui-ci mais également d’obtenir des effets-retour. En se positionnant d’emblée dans une attitude négative, Ciney s’interdit d’orienter les investisseurs vers les meilleurs sites et de voir les avantages qu’elle pourrait tirer de nouveaux projets. »
Le promoteur pourrait en effet financer des projets par les bénéfices engendrés par l’exploitation du parc éolien :
- Investissement en photovoltaïque sur les bâtiments communaux ou les écoles,
- Soutien financier à l’isolation de bâtiments publics et des logements,
- Plantation de haies, aménagements pour la biodiversité,
- …
Autant de possibilités à imaginer à côté d’une « simple » taxe communale de 12.500 € par mât d’éolienne…
Pour des coopératives citoyennes
L’une des critiques justifiées vis à vis des développeurs éoliens est souvent le peu de cas qui est fait des citoyens concernés. Présentés comme couvrant les besoins de « x milliers de ménages », les parcs éoliens se résument parfois à la captation d’une ressource commune (le vent) au profit des seuls intérêts privés. C’est pourquoi les écologistes plaident résolument pour une véritable prise de participation des pouvoirs locaux et des citoyens dans les projets développés, au travers de coopératives. Pour ce faire, il faut rassembler un noyau de riverains et/ou d’élus communaux entreprenants et déterminés à mettre leur énergie et leurs compétences en commun afin de mettre sur pied un projet local, collectif et durable. Nous pensons que Ciney serait bien mieux inspirée d’œuvrer dans cette direction, afin de permettre aux habitants de la région de se réapproprier leur ressource naturelle. Ecolo se montrera toujours ouvert à travailler en ce sens.
Faut-il pour autant tout accepter sans réflexion préalable? Non, bien entendu. Tant les conditions d’exploitation des futurs parcs que les plans d’implantation doivent être soumis à la critique publique, dans une perspective constructive. De manière plus générale, il serait d’ailleurs judicieux que Ciney, en concertation avec les communes limitrophes, élabore son propre cadre de référence « local ». Cette approche pourrait déboucher sur une série de recommandations à communiquer aux promoteurs éoliens le plus en amont possible dans l’élaboration de leurs projets, les incitants ainsi à les prendre en compte de manière anticipée. Si la réunion publique du jeudi 17 octobre pouvait constituer un pas dans cette direction, cela serait certainement un excellent début.
Au lieu de s’inquiéter, se mobiliser !
Les projets éoliens « inquiètent fortement » le Collège, ainsi qu’il l’écrit dans sa communication… Nous estimons que l’inquiétude du Collège cinacien ne porte pas sur les vrais enjeux. Il faut s’inquiéter que les projets proposés soient de bons projets, qu’ils respectent les prescrits légaux, et qu’ils permettent d’atteindre les objectifs ambitieux que la Belgique s’est fixée dans le cadre des Accords de Paris.
La protection de notre cadre de vie aura bon dos lorsque nos enfants nous reprocheront de ne pas avoir pris à temps les mesures qui s’imposent pour réduire drastiquement nos émissions de gaz à effet de serre, responsables du réchauffement climatique. Inquiétons-nous de la qualité des projets, et prenons aujourd’hui des attitudes qui sont à l’échelle du défi climatique.
En effet, je pense que l’occasion est là pour les Cinaciens de lancer une/des coopératives pour s’approprier une partie de leur énergie de demain et dépendre de moins en moins du charbon, du gaz et du nucléaire. Le changement, cela fait toujours peur. Les projets éoliens ne sont qu’une infime partie de la transition vitale et urgente à la survie de l’humanité. Le challenge est là devant nous alors prenons le taureau par les cornes et arrêtons la politique de l’autruche….